Concert de printemps 2018
Lieu : Halle aux Grains de Blois
Date : 14 avril 2018
Première partie
Canzone
Elliot A. del Borgo
Elliot A. Del Borgo est un musicien américain (New York 1938 – 2013).
Il étudie la trompette et la composition, avant d’enseigner la pratique instrumentale dans les écoles primaires. Diplômé de la Crane School of Music, il intègre en 1966 cet établissement d’enseignement supérieur de New York pour y occuper pendant près de 30 ans, des fonctions pédagogiques et administratives, et diriger son orchestre d’harmonie. Sa renommée internationale en matière de direction d’orchestre lui vaut, en 1993, de devenir membre de l’Association des Chefs d’Orchestre Américains.
Auteur de plus de 600 œuvres, il a notamment composé la musique de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver de Lake Placid (New York) en 1980. Sa musique est le reflet de l’esthétique des idéaux musicaux du XXème siècle, à travers son éclectisme et son style très rythmique, marqué par une grande vigueur harmonique.
Canzone est une de ses nombreuses œuvres pour orchestre d’harmonie.
Méditation de Thaïs
Jules Massenet
Jules Massenet est un musicien français (Saint-Etienne 1842 – Paris 1912). Pianiste et compositeur, il laisse une œuvre essentiellement lyrique, avec vingt-cinq opéras (dont les plus célèbres : Manon, créé en 1884, et Werther en 1892), mais aussi pianistique et symphonique.
Thaïs est un opéra en trois actes, tiré du roman éponyme d’Anatole France. Ecrit pour une célèbre soprano américaine, muse du compositeur à l’époque, il a été créé à l’Opéra de Paris le 16 mars 1894, et donné pour la première fois en province au Grand Théâtre de Reims en janvier 1895. Mais il ne connut véritablement le succès qu’une dizaine d’années plus tard, en raison de son sujet sulfureux pour l’époque.
Très typique de son temps, l’œuvre baigne dans un climat de volupté et de religiosité que Massenet excelle à traduire. Louis Gallet, le librettiste, n’a pas retenu l’aspect sceptique, ironique et discrètement anticlérical du roman d’Anatole France.
L’action se déroule à Alexandrie au IVème siècle. Le moine Athanaël cherche à convertir au christianisme Thaïs, courtisane célèbre et prêtresse païenne vouée à la déesse Vénus. Il y parvient, mais Thaïs choisit alors de se retirer du monde et de vivre cloîtrée dans un couvent, avant d’y mourir. Athanaël découvre trop tard que son obsession pour Thaïs était teintée d’amour charnel, et, alors que Thaïs meurt dans la joie de la rédemption, il renie sa foi en désespérant de son propre salut, à l’inverse de Thaïs.
Le croisement entre ces deux parcours personnels est marqué, au milieu de l’opéra, par la très célèbre Méditation religieuse de l’acte II, confiée au violon solo, aujourd’hui connue sous le nom de Méditation de Thaïs.
Profanation
extrait de « Jérémiah, symphonie n°1 »
Leonard Bernstein
Arr : Frank Bencriscutto
A l’occasion du centenaire de sa naissance, nous retrouvons le grand chef d’orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein (1918-1990), auteur notamment de la célèbre comédie musicale West Side Story. Parce qu’il est un grand inspirateur pour Vincent Riès, Bernstein était déjà présent dans le programme du concert de Noël avec sa Candide Suite. Notre chef a en effet à cœur de partager avec les musiciens et le public son admiration pour ce personnage musicalement hors du commun.
L’œuvre présentée aujourd’hui est un extrait de la Symphonie n°1 dite « Jeremiah », composée en 1942. Il s’agit d’une œuvre à programme, suivant l’histoire biblique du prophète Jérémie, composée de 3 mouvements, Prophétie, Profanation et Lamentation. Cette symphonie a obtenu en 1944 le New York Music Critics’ Circle Award pour la meilleure œuvre américaine. Nous vous proposons d’écouter le second mouvement, Profanation.
Rituel
Thierry Muller
Thierry Muller est un musicien français, né en 1964. Issu d’une famille de musiciens, il pratique la musique depuis son plus jeune âge. Il fait ses études musicales au Conservatoire National de Région de Rouen, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les classes de flûte, analyse et harmonie.
Lauréat de nombreux prix de composition pour orchestre d’harmonie, il a également composé des pièces pour flûte, trombone, hautbois. Directeur d’Ecole de Musique de 1ère catégorie, il est depuis 2016 directeur du Conservatoire de Nice.
Rituel est une œuvre originale pour orchestre d’harmonie, écrite en 2004.
Deuxième partie
Call of Cthulhu
Concerto Fantastique pour Sextuor de Cors et Orchestre
Olivier Calmel
Olivier Calmel est un musicien français né en 1974 à Paris, dans une famille de musiciens.
Compositeur, orchestrateur et pianiste, il débute le piano très jeune et se consacre dès lors à la composition. Après des études de hautbois et de formation musicale, il obtient ses prix d’écriture (harmonie, contrepoint, fugues et formes) et d’orchestration à Paris.
Des commandes pour solistes, ensembles et orchestres sont à l’origine de la plupart de ses œuvres (Orchestre Symphonique de Bretagne, Festival de violoncelle de Beauvais, Garde Républicaine, Maîtrise de Radio France, Violons de France, ArteCombo, solistes de l’Orchestre de Suisse Romande, Chœur régional d’Île-de-France, Paris Brassband, Gardiens de la Paix, Links, Paris Scoring, SpiriTango,…).
Ses œuvres sont notamment interprétées : Théâtre du Châtelet, Salle Pleyel, Philharmonie de Paris, Auditorium de Radio France, Grand Rex, Studio 104, Cité de la Musique… ainsi qu’à l’international.
Passionné depuis longtemps par la musique de film et le rapport musique/image, il compose la musique de documentaires, courts et moyens métrages, films d’animation et institutionnels, ainsi que des musiques de jeux vidéo. Il est également membre du conseil d’administration de l’Association Française pour l’Essor des Ensembles à Vent.
En tant que pianiste il se produit dans de nombreux lieux de diffusion, salles et festivals (Châtelet, Enghien Jazz Festival, Jazz à Vannes, Festival Klasik, Jazz à Arras, Musiques au Présent,…), et est amené à collaborer avec de nombreux artistes et directeurs musicaux.
Professeur d’orchestration au Conservatoire Paul Dukas à Paris, il est régulièrement invité à donner des master-classes et des conférences, et partage ses activités entre la composition et l’orchestration de musiques pour des films, des commandes pour des orchestres et ensembles contemporains et le jazz.
Pour en savoir plus : http://www.oliviercalmel.com
DESCRIPTION DU PROJET
En 1926, Howard Phillips Lovecraft, auteur prolifique de nouvelles fantastiques, écrit The Call of Cthulhu. Il déploie dans cette histoire tous ses talents pour créer les bases de l’œuvre fondatrice du Mythe de Cthulhu : l’horreur cosmique, la santé mentale, la mythologie synthétique, la science et ses progrès, tout autant que la hiérarchie infinie des formes de vie sont présents dans un univers cohérent qui fait de Lovecraft le plus grand artisan du récit classique d’horreur du XXème siècle.
Call of Cthulhu est un concerto fantastique pour cors et orchestre qui propose de parcourir le mythe des Grands Anciens et d’approcher cette divinité plongée dans une léthargie profonde capable d’entrer en contact avec les humains au travers de leurs rêves.
Déclinée en trois parties – Présence, Emprise et Rédemption – cette œuvre met en valeur les larges possibilités instrumentales offertes par le cor à travers le cheminement d’un personnage fictif débutant son périple à Dunwich, puis prenant conscience de la présence des Grands Anciens grâce au Necronomicon, terrifié par la démence qui vient de la mer, et trouvant finalement la Paix dans une rédemption rêvée.
Des sons bouchés, du souffle et des traitements en sourdine décrivant le paysage mystérieux de Nouvelle-Angleterre, aux cris d’éléphants, flatterzunge et autres swoop pavillons en l’air représentant les Grands Anciens, en passant par un choral pour le thème de Cthulhu, une litanie musicale pour le Nécronomicon, et une écriture extrêmement cuivrée pour la bataille en mer : chaque élément dramatique est développé avec des modes de jeux spécifiques et trouve sa place dans l’univers cohérent dépeint par Lovecraft.
L’apaisement sera-t-il de rigueur in fine ? Force est de constater que l’auteur de ces lignes ne le sait pas encore….
« Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn »
« Dans sa demeure de R’lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant »
PLAN DE L’ŒUVRE
__________ Ière Partie : Présence __________
« Nous vivons sur une île placide d’ignorance, environnée de noirs océans d’infinitude que nous n’avons pas été destinés à parcourir bien loin. Les sciences, chacune s’évertuant dans sa propre direction, nous ont jusqu’à présent peu nui. Un jour, cependant, la coordination des connaissances éparses nous ouvrira des perspectives si terrifiantes sur le réel et sur l’effroyable position que nous y occupons qu’il ne nous restera plus qu’à sombrer dans la folie devant cette révélation ou fuir cette lumière mortelle pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel obscurantisme ».
1. Dunwich : Moderato – Mystérieux et prophétique Cette première partie installe un paysage fait de mystère, de brouillard et d’ombres dans la nuit : « Il était une fois en Nouvelle-Angleterre … »
2. Profonds, Shoggoths et autres Grands Anciens : Allegro con fuoco – Brillant et énergique Ce mouvement affirme le réveil des Grands Anciens et le culte de Cthulhu. Majestueux et inquiétant, à la fois brillant et puissant, il développe un groove énergique.
__________ IIème Partie : Emprise __________
3. Nécronomicon : Allegretto – Magique et empli de spiritisme Cette partie présente une litanie musicale sur le texte du Nécronomicon : « N’est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort ». La musique y développe une incantation du culte vaudou, donnant l’impression de vivre la prophétie de l’intérieur grâce à des mélanges de modes de jeux, de percussions et de chants liturgiques.
4. La démence qui vint de la mer : Presto con furioso – Violent et guerrier Ce mouvement incarne la violence d’une bataille navale extrêmement mouvementée pendant laquelle Cthulhu anéantit totalement l’ensemble des forces en présence. Les solistes sont de nouveau amenés à exprimer des éléments du texte de Lovecraft : « Nul ne saurait décrire le monstre ; aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l’ordre cosmique ».
__________ IIIème Partie : Rédemption __________
5. R’lyeh : Largo – Contemplatif et recueilli Le mouvement lent de ce concerto développe une musique apaisée qui semble murmurer : « Dans sa demeure de R’lyeh, le défunt Cthulhu attend en rêvant ».
6. Yog-Sothotheries : Vivace – Enthousiaste et léger Le final développe une thématique résolument légère, à l’image de la pensée de Lovecraft qui n’a jamais pris au sérieux ses propres récits à la lisière du fantastique et de la sciencefiction, et qu’il appelait lui-même des « yog-sothotheries ».
LES SOLISTES
Aujourd’hui, vous pourrez entendre au cor : Florian Le Bleis, Arnaud Delépine, Sébastien Mitterrand, Elodie Georget, Jean-Luc Dion et Rodolphe Genesta-Pialat
Star Wars, épisode 1 : la menace fantôme
John Williams
Arr : Robert W. Smith
Compositeur américain de renom né en 1932, célèbre pour ses musiques de films, John Williams fait également preuve de talents de pianiste et de chef d’orchestre. Exerçant ses dons dans différents genres musicaux, il a principalement contribué à populariser l’usage de l’orchestre symphonique au cinéma.
Dans les années soixante-dix, il compose la musique de films catastrophes à succès (La Tour infernale) et intéresse le jeune réalisateur qu’est Steven Spielberg. Avec lui commence une longue et fructueuse collaboration, marquée dès le début par l’Oscar de la meilleure musique de film grâce aux Dents de la mer. Sur les conseils de Spielberg, George Lucas fait appel à lui pour sa grande saga La guerre des Etoiles. C’est un immense succès commercial, qui se confirme et se prolonge avec l’écriture de la plupart des grandes réussites du cinéma américain. A l’image de Richard Wagner, il utilise le leitmotiv qui permet d’identifier des personnages ou des actions. Sa musique interagit avec les images, son orchestration et le traitement de ses thèmes font de lui un compositeur de premier plan.
La bande originale de Star Wars, épisode I : la menace fantôme est composée en 1999, 16 ans après celle de Star Wars, épisode VI : le retour du Jedi.
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