Concert de Noël 2019
Lieu : Halle aux Grains de Blois
Date : 22 décembre 2019
Horaire : 16h00
Première partie
Symphonie fantastique
Marche au supplice
Hector Berlioz
La Symphonie fantastique op. 14 (titre original Episode de la vie d’un artiste, symphonie fantastique en cinq parties) est une œuvre d’Hector BERLIOZ, dont nous célébrons le 150ème anniversaire de la mort cette année. Créée le 5 décembre 1830 au conservatoire de Paris, elle est composée de cinq scènes descriptives, et fait ainsi partie d’un nouveau genre appelé musique à programme, initié par le compositeur. Reprenant, immédiatement après BEETHOVEN, la forme symphonique créée par HAYDN, BERLIOZ la renouvelle en profondeur par le biais de la musique à programme, mais aussi de la symphonie concertante (Harold en Italie) et en créant la symphonie dramatique (Roméo et Juliette).
BERLIOZ, épris d’une comédienne irlandaise qu’il avait vue jouer dans Hamlet, conçut le projet de la conquérir par la musique. Ainsi la Symphonie fantastique est fondée sur un récit autobiographique et hantée par une mélodie représentant la bien-aimée et décrite comme « idée fixe ». Le compositeur, inspiré, ne mit que deux mois à composer la symphonie. Lorsque Harriet SMITHSON assista à la représentation de l’œuvre, elle fut transportée par le spectacle : « BERLIOZ, à la chevelure ébouriffée, jouait les timbales tout en regardant l’actrice d’un visage obsédé et chaque fois que leurs yeux se rencontraient, il frappait encore d’une plus grande vigueur » (H. HEINE, Revue et gazette musicale, 1838).
La Marche au supplice est la 4ème partie de la symphonie, après 1. Rêveries – Passions, 2. Un bal, 3. Scène aux champs, et avant 5. Songe d’une nuit de Sabbat. Certain que non seulement celle qu’il adore ne répond pas à son amour, mais qu’elle est incapable de le comprendre, et que, de plus, elle en est indigne, l’artiste s’empoisonne avec de l’opium. La dose du narcotique, trop faible pour lui donner la mort, le plonge dans un sommeil accompagné des plus horribles visions. Il rêve qu’il a tué celle qu’il aimait, qu’il est condamné, conduit au supplice, et qu’il assiste à sa propre exécution. Le cortège s’avance aux sons d’une marche tantôt sombre et farouche, tantôt brillante et solennelle, dans laquelle un bruit sourd de pas graves succède sans transition aux éclats les plus bruyants. A la fin de la marche, les quatre premières mesures de l’idée fixe réapparaissent comme une dernière pensée d’amour interrompue par le coup fatal. On entend alors quatre notes descendantes représentant la tête du condamné qui roule.
Adagio pour hautbois
from Concerto in C minor for Oboe and Strings
Benedetto Marcello
Arr : D. Semeraro
Le concerto pour hautbois et cordes en ré mineur a été composé au début des années 1700 par Alessandro MARCELLO (1673 – 1747), également écrivain, philosophe et mathématicien italien de renom, issu d’une famille de la noblesse vénitienne. Il est cependant connu essentiellement comme compositeur de musique baroque.
Ce concerto est l’une de ses œuvres les plus connues grâce à la transcription pour clavecin seul, également en ré mineur (concerto BWV 974), de Jean-Sébastien BACH, et l’une des œuvres pour hautbois les plus jouées. Mais elle est souvent attribuée par erreur à son frère Benedetto, voire à VIVALDI !
Hautbois : Chloé RIES
Symphonie n°7
Allegretto
Ludvig van Beethoven
Arr : A. Gondouin
2020 célébrera le 250ème anniversaire de la naissance de BEETHOVEN (1770 – 1827), dernier grand représentant du classicisme viennois, mais aussi initiateur de l’évolution vers le romantisme en musique. Inclassable, son art s’est exprimé à travers différents genres musicaux, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité (il a composé 9 symphonies !), il a eu un impact également considérable dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre.
Surmontant à force de volonté les épreuves d’une vie marquée par la surdité qui le frappe à vingt-sept ans, il célébra dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère.
La Symphonie n°7 en la majeur, op. 92 a été composée parallèlement à sa Symphonie n°8 entre 1811 et 1821 à Teplitz en Bohême.
Elle marque un retour vers une forme strictement classique après les écarts des précédentes, et une composition purement musicale, sans message éthique. Elle est marquée par son aspect joyeux et le rythme frénétique de son final. Seul le deuxième mouvement, en forme de marche funèbre, se démarque de cet esprit dansant.
Totentaz
Franz Liszt
Arr : S. Gourgeaud
Totentanz est une œuvre pour piano et orchestre de Franz LISZT (1811 – 1886), compositeur et pianiste virtuose hongrois. Rarement LISZT n’a requis une technique pianistique aussi démoniaque, à l’image du sujet de l’œuvre. L’orchestre rivalise avec le piano dans l’écriture rythmique, agressive, dans les combinaisons de timbres originales et sombres, et les dissonances ostentatoires – à l’image du piano qui, dès l’entrée, propose les intervalles dissonants de secondes et quartes augmentées, ce dernier intervalle étant surnommé « diabolus in musica » au Moyen Age. Tout cela contribue à une peinture sonore descriptive superbement moderne et agressive, diablement efficace ; on voit littéralement danser la mort.
La mort inspire généralement les romantiques, et particulièrement LISZT, qui lui consacre plusieurs partitions. Cet attachement au sujet doit être mis en rapport avec la redécouverte, à cette époque, du Moyen Âge et de la musique grégorienne. Sous-titrée Paraphrase sur le Dies Irae pour piano et orchestre, cette Danse macabre est une série de variations sur la séquence grégorienne Dies Irae, chantée le jour de la commémoration des fidèles défunts ainsi qu’aux messes pour les morts – le requiem –, et que l’on retrouve dès le début de la Totentanz, jouée par les instruments graves. Conçu dans l’esprit d’une marche funèbre, ce début met mal à l’aise. Les audaces pianistiques du début dégringolent en tempête sur la fin. Des dissonances explosives terminent la partition.
Totentanz est connue comme l’une des partitions les plus difficiles du répertoire pianistique.
Piano : Jean-François BOUVERY
Pour interpréter cette œuvre, l’Harmonie de Blois a l’honneur, une nouvelle fois, de faire appel à Jean-François BOUVERY, pianiste de très haut niveau, originaire du Loir-et-Cher. Ses dons pianistiques apparaissent très tôt lorsqu’il reproduit spontanément les musiques qu’il entend. A 14 ans, il donne son 1er concert avec orchestre au château de Blois, et enchaîne avec l’inauguration de la Halle aux Grains, pour laquelle il interprète le 2ème concerto de SAINT-SAENS. Il suit l’enseignement de très haut niveau des grands maîtres français, polonais et russes.
Après avoir obtenu les 1ers prix de piano et de musique de chambre dans les classes de Gabriel TACCHINO, Alain PLANES, Christian IVALDI au Conservatoire National
Supérieur de Musique de Paris, Jean-François BOUVERY passe par le creuset des concours internationaux, où il est primé : concours VIOTTI à Vercelli en Italie, concours de Prétoria en Afrique du Sud, concours KAHN à Paris (premier prix), concours CASADESUS aux Etats-Unis (prix spécial MOZART), concours MAGIN à Paris (premier prix), lauréat du concours CHOPIN de Varsovie, lauréat de la fondation MENUHIN.
Il entame alors une carrière de soliste en France et à l’étranger, se produit en récital à Paris salle GAVEAU, salle PLEYEL et dans de nombreux festivals : Les Flâneries musicales de Reims, Lourmarin et Festival de Brignoles, Musique en Périgord, Festival des églises romanes en Berry, Festival « CHOPIN chez George SAND », Xèmes rencontres R. CASADESUS à Lille. Entre 2004 et 2007, il est amené à enregistrer une intégrale de l’œuvre de Robert CASADESUS au piano sur 2 CD. La chaîne Mezzo lui consacre alors une retransmission télévisée à partir du concert filmé à l’Espace CARDIN lors du lancement discographique.
Mais très vite, le besoin de rencontrer d’autres musiciens de grand talent se fait sentir ainsi que l’envie d’explorer les richesses de l’instrument. Il forme plusieurs ensembles avec les violoncellistes Jean-Marie GAMARD et Agnès VESTERMAN, Mark DROBINSKY, la violoniste Nina MELIKICHVILI. Puis il crée le trio Orphée avec Sylvie CHATELIER, et Vincent DAGUET, se produit à 2 pianos et 4 mains avec Bernard JOB ou Jean DUBE et participe au piano à de nombreux concerts et programmations avec choeurs (messes de SCHUBERT, Carmen de BIZET, Carmina Burana de ORFF). Son répertoire s’enrichit de la magnifique musique de RACHMANINOFF, CHOSTAKOVITCH, TCHAIKOVSKY… Enfin il est le directeur artistique du Festival d’hiver « Les Musicales de Mont » à Mont-près-Chambord.
Deuxième partie
Jurassic Park Soundtrack Highlights
John Williams
Arr : P. Lavender
John WILLIAMS, compositeur, chef d’orchestre et pianiste américain, est principalement connu pour ses musiques de films. On lui doit le renouveau des bandes originales symphoniques avec ce qui reste son œuvre la plus célèbre : la musique de la saga Star Wars.
Jurassic Park est un film d’aventure et de science-fiction de Steven SPIELBERG sorti en 1993, adapté du roman du même nom de Michael CRICHTON. Comme pour la plupart des films de SPIELBERG, c’est John WILLIAMS qui en compose la bande originale.
La Vita E Bella
Nicola Piovani
Arr : A. Wilson
La vie est belle est une comédie dramatique italienne écrite et réalisée par Roberto BENIGNI. Le film est sorti en 1997, et a remporté 3 Oscars (meilleur acteur, meilleur film étranger, et meilleure musique) et 1 César (meilleur film étranger).
En 1938, à Arezzo, Guido OREFICE, un jeune Italien plein de gaieté, rêve d’ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l’administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l’enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime fasciste. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et, en tant que juifs, Guido et son fils sont déportés vers un camp de concentration allemand. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmène au camp. Là, Guido veut tout faire pour éviter l’horreur à son fils. Il lui fait alors croire que les occupations dans le camp sont en réalité un jeu dont le but serait de gagner un char d’assaut, un vrai.
Roberto BENIGNI définit lui-même son film comme une fable, un conte philosophique. La musique, composée par Nicola PIOVANI, contribue beaucoup à cet univers de conte. Il existe plusieurs thèmes musicaux dans le film, un principal (le plus fréquent), un lors de scènes d’amour (quand Guido se retrouve seul avec Dora) et un pour les scènes dramatiques (quand ils sont emmenés au camp).
West Side Story
Danses symphoniques
Leonard Bernstein
West Side Story est un drame lyrique américain de Leonard BERNSTEIN (musique), Stephen SONDHEIM (lyrics) et Arthur LAURENTS (livret), inspiré de la tragédie Roméo et Juliette de William SHAKESPEARE et créé le 26 septembre 1957 à Broadway.
Située dans le quartier de l’Upper West Side à Manhattan dans le milieu des années 1950, l’intrigue cible surtout la rivalité entre Jets et Sharks, deux bandes de jeunes des bas-quartiers, pour le monopole du territoire. Les Jets, jeunes de la classe ouvrière blanche, se considèrent comme les véritables Américains car nés en Amérique, même si de parents eux-mêmes émigrés d’Europe. Les Sharks appartiennent à la deuxième génération d’émigrés venus, eux, de Porto Rico. Tony, ami de Riff, chef des Jets, rencontre Maria, la soeur de Bernardo, chef des Sharks. Ils tombent amoureux l’un de l’autre au premier regard lors d’une soirée dansante.
La noirceur du thème, la musique sophistiquée, l’importance des scènes de danse, l’accent mis sur les problèmes sociaux ont constitué un tournant dans le théâtre musical américain. La partition de BERNSTEIN est devenue extrêmement populaire grâce à des airs comme Something’s coming, Maria, America, Somewhere, Tonight, Jet Song, I Feel Pretty, One Hand, One Heart, Gee, Officer Krupke et Cool.
Une adaptation cinématographique est réalisée en 1961. Interprété par Natalie WOOD, Richard BEYMER, Rita MORENO, George CHAKIRIS et Russ TAMBLYN, le film remporte dix Oscars (sur onze nominations) lors de la 34ème cérémonie des Oscars. Une seconde adaptation, réalisée par Steven SPIELBERG, sortira en 2020.
Les Danses symphoniques sont une adaptation de concert pour orchestre symphonique seul (sans chant) par Bernstein lui-même. 9 danses s’enchainent, après le prologue : Somewhere, Scherzo, Mambo, Cha-Cha, Meeting Scene, Cool, Fugue, Rumble, Finale.